Victime d’inceste étant enfant, Claire-Aurélie Véraquin a été sauvée grâce à sa foi. Cette même foi qui lui donne la force, aujourd’hui, de se dresser contre les prédateurs qui sévissent au sein de l’Église catholique.
Pendant deux ans, la présidente de l’association d’aide aux victimes d’agressions sexuelles, les Enfants de Tamar, à Vernon (Eure) a pris part à un projet de formation lancé par le diocèse d’Évreux (Eure) pour lutter contre la pédocriminalité dans l’Église.
Ces formations seront bientôt dispensées aux membres de l’Église, religieux ou laïcs.
Écouter la parole d’une victime
Comme d’autres intervenants, Claire-Aurélie Véraquin a participé aux discussions en tant que personne extérieure à l’Église.
« La volonté du diocèse était de travailler avec des personnes de tous horizons. L’auditoire a pu entendre le discours d’une victime et les répercussions d’une agression sexuelle sur le long terme. Nous avons réfléchi à la façon de protéger les enfants et de recueillir la parole des victimes. »
Une mission qu’elle se donne déjà depuis quelques années, avec son association. Elle reçoit beaucoup de témoignages de victimes d’inceste mais a aussi accompagné des personnes qui ont été agressées au sein de l’Église.
« Il faut prolonger le délai de prescription »
« Les personnes qui se confient ne sont pas des enfants, mais des adultes. Les victimes peuvent mettre plusieurs années avant d’oser parler. Il faut prolonger le délai de prescription afin de leur donner une chance de faire appel à la justice. »
Mais avant d’amener l’affaire au tribunal, il faut savoir écouter la victime et recueillir son témoignage.
« Elles ont besoin de gens qui les croient. On pense que c’est inimaginable mais il faut arrêter de se faire une image idolâtrée du prêtre. Ce n’est qu’un homme. »